8 octobre 2025

Acheter à deux, les questions à se poser avant de signer

Acheter un logement en couple est une aventure exaltante, mais aussi un défi qui engage votre avenir commun. Avant de vous lancer dans ce grand projet, il est essentiel d’aborder avec votre partenaire quelques questions clés, à la fois financières, juridiques et personnelles. Un achat immobilier à deux soulève en effet des sujets sensibles, du budget aux compromis, en passant par la manière de devenir copropriétaires, qu’il vaut mieux clarifier d’emblée pour éviter les mauvaises surprises.


BUDGET, APPORTS ET COMPROMIS : ÉTABLIR LES BASES DU PROJET
La première question à discuter en couple est celle du budget. De combien disposez-vous, et jusqu’où êtes-vous prêts à aller ? Cela inclut non seulement le prix d’achat, mais aussi les frais annexes (notaire, éventuels travaux, mobilier, etc.). Mettez-vous d’accord sur un budget global réaliste en fonction de vos revenus et de votre capacité d’emprunt. 

Ensuite, abordez la question des apports personnels : si l’un des conjoints peut investir davantage que l’autre, comment équilibrer la situation ? Il est important de prévoir la répartition de la contribution de chacun, idéalement en la formalisant dans l’acte d’achat (pour éviter qu’un apport inégal ne se traduise par une propriété à 50/50 non désirée). 

Une fois le budget clarifié, il faut parler compromis sur les critères du logement. Vous avez peut-être chacun des souhaits différents, l’un rêve d’un chalet au calme, l’autre préfère un appartement moderne en centre-ville. Listez vos critères indispensables et ceux sur lesquels vous êtes prêts à fléchir. Cette phase de dialogue est cruciale : acheter à deux implique que chacun fasse des concessions. Trouvez le juste équilibre entre les envies de chacun, afin que le bien choisi corresponde au projet de vie commun et pas seulement au rêve individuel de l’un ou de l’autre.


COPROPRIÉTÉ OU INDIVISION : QUEL STATUT POUR VOTRE ACHAT ?
Sur le plan juridique, acheter en couple requiert de choisir un statut de propriété adapté à votre situation. Si vous êtes mariés, le régime matrimonial entre en ligne de compte ; si vous ne l’êtes pas, la question se pose différemment. En Suisse, deux principaux modes d’acquisition existent pour un couple : la copropriété et la propriété commune (souvent appelée indivision dans le langage courant). En copropriété, chacun des co-acheteurs est propriétaire d’une quote-part déterminée du bien, généralement exprimée en pourcentage. Par exemple, vous pouvez être chacun copropriétaire à 50/50, ou à 60/40 si vos apports sont différents. Chacun dispose en théorie librement de sa part (vente, hypothèque), même si en pratique le partenaire a un droit de préemption en cas de vente de la quote-part de l’autre. Ce cadre flexible est le plus courant pour les couples, mariés ou non, car il permet d’ajuster les parts à la contribution de chacun et de garder une certaine indépendance. La propriété commune, elle, implique que le bien est détenu en bloc par le couple sans division en parts : toutes les décisions (vente, etc.) doivent être prises conjointement et aucun des deux ne peut disposer du logement sans l’accord de l’autre. Ce régime plus contraignant se retrouve notamment en cas de communauté de biens ou via une société commune. 

Pour un couple non marié, par défaut c’est la formule de l’indivision (copropriété) qui s’applique. Il est vivement conseillé dans ce cas de rédiger une convention d’indivision chez le notaire afin de prévoir les modalités de gestion du bien (part de chacun, règles en cas de revente ou de séparation). Enfin, n’oubliez pas qu’acheter en couple c’est aussi souvent devenir copropriétaires d’un immeuble si vous achetez un appartement (avec une PPE, copropriété par étages) : renseignez-vous alors sur le règlement de copropriété, les charges communes, et assurez-vous que ce mode de vie correspond à votre projet (réunions de copropriété, voisinage, etc.).


SE PROJETER À DEUX : ASPECTS PRATIQUES ET ÉMOTIONNELS
Outre l’aspect financier et légal, acheter à deux soulève des questions émotionnelles et pratiques. Il est bon d’échanger sur vos motivations profondes : pourquoi voulez-vous acheter ensemble ? S’agit-il de fonder une famille dans ce foyer, d’investir à deux, de réaliser un rêve commun (comme une résidence secondaire en montagne) ? Assurez-vous d’être sur la même longueur d’onde quant à l’usage et la vision du logement à long terme. Par exemple, si l’un se projette dans une maison à la campagne pour y télétravailler au calme, tandis que l’autre envisage plutôt un pied-à-terre urbain et mondain, il faudra aligner vos perspectives. 

De même, discutez des rôles et responsabilités au quotidien : qui gérera les factures, les éventuels travaux, l’entretien du jardin ou le déneigement de l’allée en hiver ? Répartir à l’avance ces tâches peut éviter bien des tensions. Par ailleurs, n’éludez pas les sujets difficiles, notamment la possibilité d’une séparation. Certes, personne n’aime envisager ce scénario au moment de faire un achat qui symbolise un engagement fort. Mais la réalité montre qu’il vaut mieux prévoir : plus d’un couple non marié sur dix revend le bien acheté en commun dans les 5 ans à la suite d’une rupture. Anticipez donc « au cas où » : qu’arriverait-il si vous vous sépariez ou si l’un devait racheter la part de l’autre ? 

Aborder ces questions n’est pas un manque de romantisme, c’est au contraire faire preuve de maturité et de prévoyance pour protéger chacun. Enfin, n’oubliez pas l’aspect émotionnel positif : acheter en couple est une étape importante, potentiellement stressante, mais aussi riche en joies partagées. Communiquez ouvertement tout au long du processus, soutenez-vous mutuellement dans les moments de doute ou de fatigue (les visites à répétition, les démarches bancaires, etc.), et célébrez ensemble chaque petite avancée. 

En somme, posez-vous toutes les bonnes questions avant de signer, afin que l’achat de votre nid commun soit une aventure sereine et réussie, à la hauteur de vos attentes à tous les deux.


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